Attention à l'Ile aux Goelands

Date : Mercredi 28 mars 2007 @ 11:41:43 :: Sujet : Actualités

Réchauffement climatique, décallage des saisons....les sternes de l'Ïle aux Goelands sont toujours dans leur période de reproduction..il faut encore attendre avant d'y aller !


Avez-vous déjà observé le nourrissage des petites sternes ? Avez-vous assisté au terrible spectacle d’une mouette vorace gobant un œuf de ces oiseaux marins tandis que les parents affolés tentent de la repousser ? Des moments extraordinaires et émouvants qu’il est encore possible de vivre à l’île aux Goélands... Mais de loin ! Malgré la réouverture de l’île après quatre mois sous réserve, il est recommandé de ne pas encore s’approcher de l’îlot. Car si les petites sternes de Dougall se sont envolées vers de nouvelles aventures, d’autres ont pris leur place. En effet, des sternes huppées sont venues nicher sur l’île aux Goélands. « C’est la première fois que nous voyons ces oiseaux pondre sur cette île, confie Mireille Pandolfi, responsable des espèces menacées marines au service de l’environnement de la province Sud. C’est l’effet réserve. » Les sternes huppées sont des oiseaux vite effarouchés qui ne se laissent pas facilement approcher. L’île ayant été désertée des humains durant plusieurs mois, les sternes huppées en ont profité pour établir une colonie. Dix-sept œufs ont été dénombrés (sachant que chaque couple ne pond qu’un œuf). Et si les plaisanciers ne s’approchent pas trop, ils pourront observer des scènes intéressantes, la sterne huppée présentant la particularité de créer des crèches. « Les petits sont regroupés sous la surveillance de quelques adultes pendant que les autres vont chercher la nourriture », explique Mireille Pandolfi. Mais attention ! Le plus petit vrombissement de moto marine ou pire, l’invasion de bipèdes en maillot de bain provoquera une débandade affolée avec des répercussions dramatiques pour les petits. Des traces sur le sable
La mise en réserve a également correctement marché pour les sternes de Dougall malgré la pénurie de nourriture observée. Environ un tier des 2 200 œufs pondus a donné des jeunescapables de voler. Rappelons que ce taux ne dépassait pas les 10 % avant la mise en réserve. À petites privations, grands retours ! « Il faut reconnaître que la plupart des personnes ont respecté l’interdiction et les résultats sont payants », ajoute Mireille. Malheureusement, certains n’ont pas supporté d’être privés de leur îlot préféré. « Il y a un mois, nous avons trouvé des traces de pas sur le sable, et une centaine de cadavres de poussins visiblement tous morts au même moment, ce qui atteste de la présence de gens sur la colonie », déplore la jeune femme qui insiste sur l’importance de ces zones de réserve. « Elles contribuent à atténuer les impacts naturels. Les facteurs non contrôlables vont prendre de plus en plus d’importance, d’où la nécessité d’agir sur les facteurs anthropiques. » Et inutile d’essayer de se donner bonne conscience en se disant que les oiseaux peuvent aller se reproduire plus loin. « Les espèces que l’on trouve sur les îles lointaines comme les îles Surprise ou Chesterfield sont différentes, explique Mireille Pandolfi. Certains oiseaux n’existent que dans le lagon. » Respectons donc les sternes, qu’elles soient de Dougall ou huppées, en les laissant en paix. Et si l’envie de vous dorer sur la plage de Goélands est trop forte, évitez d’emmener votre chien préféré et, surtout, ne vous approchez pas des oiseaux...

Patricia Calonne - LNC







Cet article provient de Guide de Plaisance du Lagon Sud

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